LA SICILE ET SES MUSIQUES
Cette île (25 708 km, 5 millions d’habitants). fut contrôlée par de nombreuses puissances qui ont régné sur la Méditerranée. Elle a été sous l’influences des civilisations grecques, romaine, vandale, ostrogothe, byzantine, islamique, normande, espagnole. Sa population se concentre dans trois grandes villes : Palerme, Catane, Messine. Elle a une tradition de grandes propriétés agricoles extensives, les latifundia, apparues dès la Rome antique.
L’île a des terres riches et fertiles (volcaniques et/ou argilo-calcaires) qui produisent du vin, de l’huile d’olive, des légumes, du blé, des agrumes. La pêche y tient également une place importante. La Sicile est à la fois la plus grande région de la République italienne. La musique de la Sicile a été façonnée par l’histoire d’une l’île au carrefour des civilisations. De fait, les influences en Sicile sont venues moins de l’Italie continentale que des hymnes grecs et byzantins, du maqam arabe, des styles musicaux espagnols.
Les Chants
Les chants de charretiers
Les xirbie (ou canzuni a pedi)
Les chants religieux
le besoin de redécouvrir les valeurs traditionnelles du peuple sicilien, l’envie de retrouver un certain goût du passé ont donné naissance a de nombreux groupes revivalistes dont Agricantus, Kunsertu, Banda Ionica, etc.
Les danses
La tarentelle (tarantella). Presque rituelle, ses racines sont profondément ancrées chez les peuples d’Italie du Sud. Les pas sont rapides sur un rythme entraînant en 6/8. Souvent accompagnée de tambourins et de guimbardes, la tarentelle vit aujourd’hui sous trois formes principales : la « pizzica taranta », la « pizzica di cuore » et la « pizzica scherma ».
Au cours du Concile de Trente, ce rythme puissant (assimilé à une danse diabolique) fut banni de la musique. La tarentelle devint alors danse de la résistance contre les dogmes du Pape, contre les répressions en général, et contre la suprématie de la culture citadine. Véritable rituel païen d’exorcisme médical, cette danse serait née d’une croyance selon laquelle la piqûre de la tarentule aurait pour effet une profonde somnolence que l’on ne pourrait dissiper qu’en s'agitant beaucoup. La tarentelle serait donc une danse et une musique aux vertus thérapeutiques pour soigner le « tarentulé », victime de tarentisme (maladie ou sorte d’hystérie liée à la morsure de la tarentule méditerranéenne).
La « Siciliana ». C’est une danse sicilienne de caractère pastoral à 6/8 temps ou à 12/8 temps. Elle fut très en vogue à partir de la fin du XVIIe s.
La « danse de la cordelette » (ou « ballu dâ curdedda ») est une danse typique et de la région des Madonie.
La « cuntradanza » en 2/4 temps ou en 6/8 temps. Huit couples dansent la tarentelle conduite par un homme appelé « bastuneri ». Elle était déjà pratiquée au XVIIème siècle.
La « Sudura » est une représentation scénique sicilienne, ensemble de danses, de chansons et de prières.
La « danza araba » est une danse datant de la domination arabe en Sicile. La chorégraphie se fait à l’aide de foulards. Cette danse féminine a un rythme en 3/4 temps et est dansée sur des mélodies méditerranéennes.
Le « lanzet » (ou « trinchillanz ») est une danse sicilienne qui remonte à l’an 800. Originaire de Tortorici (province de Messine, elle était dansée par les bergers deux à deux, quand ils partaient en transhumance. Les costumes sont souvent ceux de la paysannerie du 19 ème siècle : pantalon et veste de velours noir, chemise blanche et ceinture rouge ou noire pour les hommes. Les femmes portant une jupe plissée, damassée, une veste de velours, une chemise, un tablier et un châle artisanal sicilien.
La « Polka ». Célèbre depuis le XIème siècle, elle se danse en Sicile sur un air très rapide. Ce n'est pas une danse sicilienne, mais elle est largement sicilianisée.
La « Mazurca » (ou mazurka) existe depuis le XVIème siècle. La prestation se fait sur un temps ternaire, avec des mouvements très rapides, à pas lancés, et avec de nombreuses figures.
Les instruments
La « ciaramidda » (ou « cornemusa siciliana »). Celle de Moreale comprend quatre tuyaux (deux mélodiques et deux bourdons) accordés à l’octave est une zampogna à deux chalumeaux de longueur égale et de deux à trois drones.
Le « friscalettu » est une sorte de pipeau (sifflet-flûte) de petite taille (10 à 30 cm) fabriqué à partir du roseau. Il est percé de six trous et d’un 7 ème sur sa face postérieure.
La « mandriola » (ou « mandolino siciliano ») est une mandoline à 12 cordes (4 fois trois cordes) ce qui lui donne un son plus intense et plus profond.
Le « marranzanu » (ou « ribera » en italien standard) est une guimbarde constituée d’une petite lame en métal que le musicien fait vibrer dans sa bouche.
Le « farautu » (flauto en italien standard) est une flute de roseau à bec souvent de taille peu importante.
Les « ciancianeddi » : grelots de petite taille. Les « cianciani », grelots plus gros.
La « quartara » (ou « bummulu ») est une flûte en bocal, souvent une amphore remplie en partie d’eau dont on joue pour assurer un bourdon.
L'organetto. L’accordéon folklorique diatonique s’est également répandu dans la musique traditionnelle sicilienne.
Les instruments de percussion. Ils comprennent des tambourins (« tammurreddu », « Tambourello ») ou petits tambours sur cadre) ainsi que la « cupa cupa », un tambour à friction au son unique.