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LES MUSIQUES DU MONDE ET LES RITUELS MORTUAIRES

Les rites funéraires sont des cartes mentales

Ces rituels relèvent depuis toujours d’une cosmogonie (Ensemble des mythes décrivant la naissance de l'univers) ou d’une religion. Mais dans le monde contemporain les philosophies agnostiques ont modifié la prise en compte des derniers instants de la vie et ont suscité de nouveaux rites.

 

Les funérailles et le deuil collectif sont l’occasion de moments particuliers de sociabilité qui marquent l’histoire d’un groupe.

Le moment clé est l’embaumement (soins de thanatopraxie), la crémation ou l’inhumation (enterrement), l’immersion en mer, l’anthropophagie (vraie ou symbolique, avec par exemple la consommation des cendres du cadavre brûlé) ou l’offrande du cadavre (généralement découpé, comme chez les peuples de l’Himalaya) aux vautours.

Des personnages célèbres ont parfois parfois droit à des funérailles exceptionnelles. La nature de l’hommage ainsi que la mise en scène de la cérémonie, comme l’érection d’un monument laissé à la postérité, varient suivant les époques et les périodes.

©Frank Tenaille

Les rituels funéraires sont rites de passage

Ils comportent trois étapes :


L’étape de séparation concrétisée par le décès, le rite de la vérification du décès, l’annonce du décès.

L’exposition du défunt, la veillée funèbre, le convoi funéraire, la messe des morts, l’inhumation ou la crémation.

L’étape d’agrégation marquée par le repas de funérailles ou la commémoration après une période de deuil plus ou moins longue selon les époques et les appartenances religieuses


L'INHUMATION


L’inhumation est prescrite par les 3 grandes religions monothéistes : le Christianisme, l’Islam et le Judaïsme. Il y a 100 000 ans déjà, les hommes enterraient déjà leurs morts. Cette pratique s’est répandue avec la sédentarisation. Perçue comme un moyen de protéger le corps et la dignité du défunt, dans de nombreuses cultures l’enterrement est lié à la croyance en une vie après la mort. Autrement dit une condition pour accéder au paradis.


LES CHRETIENS ET LA MORT


Avant la généralisation de l’inhumation (en raison de la mise au tombeau du Christ et de la croyance en la résurrection), la séparation entre les vivants et les morts par des cimetières extra-muros est courante.  

Dès la fin du IIIe siècle, les croyants construisent des oratoires et des églises sur la tombe des saints et martyrs. Une inhumation « ad sanctos » (près des Saints) qui va à l’encontre de la doctrine officielle permet de bénéficier de leurs vertus.

À partir du VIe siècle se généralise la construction d’églises ou de chapelles utilisées comme tombeaux. Cette pratique est parallèle à l’évolution des mentalités qui assimile désormais le mort non plus à un cadavre mais à un corps en sommeil. Bien que le canon 33 édicté lors du Ier concile de Braga au VIe siècle interdise les inhumations dans les églises, cette loi est transgressée.

Sous l’influence du clergé, la tradition mérovingienne de l’inhumation habillée avec les bras disposés le long du corps se perd progressivement à l’approche VIIIe siècle, tout comme celle du dépôt funéraire d’armes (pour les hommes, de bijoux pour les femmes) ou de céramiques. Seuls les prélats, clercs, rois et aristocrates restent enterrés habillés dans leurs tenues d’apparat, avec du mobilier funéraire. Le dépôt de nourriture dans la tombe est aussi de plus en plus rare. Progressivement s’impose l’inhumation chrétienne où le défunt est enseveli nu dans un linceul avec les mains jointes ou croisées sur le ventre, signe religieux en phase avec la christianisation. Les villes se dotent de nécropoles urbaines, alors que les Romains les avaient rejetées en périphérie.


LES PROTESTANTS ET LA MORT


Les protestants ne prient pas pour les morts. De ce fait leurs funérailles sont très simples. Traditionnellement, le pasteur accompagne la famille au moment de l’inhumation au cimetière et un service d’action de grâces a lieu au temple, souvent en l’absence du corps. On y remercie le seigneur pour les bienfaits accordés au défunt durant sa vie, et la lecture biblique et la prédication mettent l’accent sur l’espérance en la vie éternelle.

LES MUSULMANS ET LA MORT


Pour les musulmans, la mort n’est pas une crainte. On nait et on sait qu’on va mourir. Selon l’Islam, la mort est la séparation de l’âme et du corps mais l’Homme ne périt pas tout à fait, il est transféré dans une autre vie. Après le monde réel, il y a un autre monde dans lequel les êtres humains seront récompensés (le Paradis) ou punis (l’Enfer). Mais l’éternité se mérite. C’est pour cela que le musulman fait cinq prières par jour. Mais être pieux n’est pas uniquement prier ou faire le ramadan. Certains sont dans l’impossibilité de le faire mais ils se montrent bons avec leur entourage, ils respectent leur environnement… Ils seront donc récompensés. Toutes les actions doivent être menées sans arrière-pensée, avec une foi véritable. « Les proches du défunt sont très entourés, par la famille, les amis. Et par l’imam présent de A à Z. Celui-ci accompagne le malade, réconforte les familles en les invitant à prier pour le défunt plutôt que de se morfondre. Lui ou une personne assermentée procède au lavage du corps qui est entouré de rituels. Le lavage se termine par la janaza, la dernière prière du défunt afin que l’âme repose en paix. Le corps est veillé par les familles, l’imam faisant de nombreuses invocations et des lectures du Coran.

 

LES JUIFS ET LA MORT


La Levaya (inhumation et accompagnement du mort) se fait sans fleurs, ni couronnes, ni musique. Dans la tradition ashkénaze, on récite une bénédiction en entrant au cimetière. On se rend ensuite dans une salle où le rabbin prononce le Hesped (l’éloge funèbre). Le mort est déplacé les pieds vers l’avant. On récite le Psaume 91 lors du convoi du cimetière puis la Hachkava et le El Male Rachamim. Le rabbin jette trois pelletées de terre, imité par les proches puis les assistants. Une fois la fosse comblée, on récite le Kaddish Lehidhadeta, puis le Tzidouk Haddine. On console ensuite les endeuillés par la formule « Que le Dieu vous console parmi les endeuillés de Sion et de Jérusalem »). En quittant le cimetière, certains arrachent une poignée d’herbe symbolisant la résurrection. On se lave les mains sans les essuyer. Dans la tradition sépharade, on ajoute au Psaume 91 la prière de Rabbi Nehounia bar Haqana et, lorsqu’il s’agit d’une femme, le Eshet Chayil (femme vaillante). C’est à ce moment qu’on pratique la Qeri’ah (« la déchirure » pratiquée sur le vêtement visible des personnes qui portent le deuil). La prière de consolation est un peu plus longue.

 

LES BOUDHISTES ET LA MORT


Pour les bouddhistes, la mort fait partie du cycle de la vie. Les proches qui restent aux côtés du défunt lors de ses derniers instants n’expriment aucune douleur afin qu’il puisse se séparer de ce monde avec sérénité.
Les funérailles bouddhistes sont sobres. La mort est passage et non perte. Il n’y a pas véritablement de mort puisque l’esprit du défunt continue de vivre. Il se réincarne après 40 jours et, selon les méditations et son karma (la somme des actions qu’il a commises), il doit atteindre le Nirvana, état d’éveil.

Plusieurs étapes ont lieu lors du décès. D’abord le corps est préparé et mis dans la position de Bouddha (position du « lion couché »). Le crâne est le premier endroit touché après la mort afin que l’esprit puisse quitter le corps. L’entourage ne doit pas témoigner de sa peine au risque de retenir le défunt. Celui-ci est ensuite transporté au monastère. Des mantras et des prières seront récités par les moines. Il est procédé ensuite au rite de transfert des mérites afin de favoriser une réincarnation favorable. En effet, les mérites (actions positives) commis quand le défunt était en vie, sont transférés par le passage de liquide d’un récipient vers un autre.

Il est ensuite procédé à la crémation. Le défunt est placé sur un brancard puis sur un grand bûcher. La crémation sert à libérer l’âme du mort afin qu’elle se réincarne. Les cendres sont souvent jetées dans un cours d’eau, dans le Gange pour certaines castes de la société indienne ou conservées dans les pagodes.  

 

LES ANIMISTES ET LA MORT


Le principe de l’animisme, c’est de penser que tout a une âme. L’herbe, le vent, l’eau, les arbres... les humains, mais aussi le cosmos. De la même façon que l’homme a une âme, qui peut le quitter pendant ou après la vie, tout ce qui l’entoure possède une âme également. Les animistes pensent qu’une fois que le corps est mort, l’âme le quitte pour trouver refuge ailleurs, dans les éléments naturels par exemple. Et selon la croyance animiste, ces mêmes âmes interagissent avec les vivants (via rêves, présages, bienfaits, malédictions…) Ainsi, les maladies viendraient de rapports communautaires rompus ou tendus. La maladie étant un signe qu’il y a quelque chose de mauvais dans les rapports entre les personnes.

Selon un proverbe africain, « La mort est l'aînée, la vie sa cadette. Nous, humains, avons tort d’opposer la mort à la vie ». Les rites funéraires en Afrique varient selon les pays et régions du continent. Cependant, on retrouve souvent la notion d’une vie après la mort. Les funérailles mettant en avant les qualités du défunt.

Le deuil est souvent un moment festif durant lequel le défunt voyage vers l’autre monde. Lors des funérailles, les gens se rassemblent pour manger, boire, chanter, pleurer, danser autour du défunt. Jamais le mort n’est isolé. Le deuil varie toutefois selon l’âge du défunt : plus il est âgé et productif, plus le deuil est social et important. Généralement, les rassemblements durent plusieurs jours et peuvent donner lieu à des fêtes somptuaires.

©Frank Tenaille

Groupe Au Seuil

Crédit photo : Rémi Angeli

LA MUSIQUE, LES RITUELS ET LA MORT


« La musique seule peut parler de ma mort » a écrit Malraux dans La Condition humaine. Évoquant la peine, le deuil, accompagnant le disparu jusqu’à sa destination finale, la musique remplit une fonction rituelle attestée dans les sociétés les plus diverses pour devenir, dans le cadre de la culture occidentale, un champ majeur de création qui a inspiré de nombreux chefs-d’œuvre.

C’est que sans l’Art comme dans le sacré, l’enjeu de la création, donc musicale, est d’aménager des espaces symboliques. Ainsi les Requiem, Miserere, Stabat Mater, font partie de ce qu’on appelle encore « musique sacrée », parce qu’inspirés directement des textes chrétiens.

Mais si, parmi les des centaines de requiems mis en musique depuis le XVIe siècle, la majorité s’appuient sur le texte de la messe des morts catholique, beaucoup s’en éloignent. Mozart, Berlioz, Verdi, Fauré, tant d’autres à travers leurs requiems, invitant à la profondeur méditative, à une réflexion sur la condition humaine.

 

LE SONORE ET LA MORT

 

Et si l’on passe en revue tous les rituels de la planète, passant par la veillée funèbre, le cortège funéraire, les cérémonies, l’inhumation, les lamentations funéraires (pleurs, cris rituels, vociférations), il existe toute une chaîne de rituels sociaux. L’étude du sonore montrant que le prétexte de la mort a suscité un arc de mort de représentations symboliques des imaginaires qui vont de vacarmes, tumultes, évocation des enfers, du diable et des sabbats, en passant par la danse macabre, la « Chasse sauvage », les revenants, les êtres fantastiques et maléfiques. Une « grammaire symbolique » qui dans le monde occidental médiéval et baroque, s’exprime à travers quatre éléments : le bruit, le vent comme élément organologique, l’aspect « boiteux » de certains rythmes évoquant la claudication rituelle, l’usage du grave.

 

LAMENTATIONS

 

Nombre de régions d’Europe (Corse, Roumanie, Italie) ont conservé des traditions de lamentations funéraires ritualisées.

 

PLEUREUSES

 

La tradition des pleureuses a une place à part dans les rituels funéraires. Être pleureuse est certainement l’un des plus vieux métiers du monde. Durant l’Antiquité il y avait des pleureuses aux enterrements de personnes prestigieuses. La mission des pleureuses est simple à première vue, bien qu’exigeante dans sa mise en œuvre : elles sont invitées à des enterrements de personnes qu’elles ne connaissent pas et doivent afficher de manière ostentatoire leur immense tristesse. En Chine, il est bien vu de s’offrir une pleureuse pour son enterrement. Et Bien souvent, leurs participations prennent des airs de performances théâtrales ce qui force l’admiration. Il faut dire que leur chagrin a de quoi en bluffer plus d’un : devant l’assemblée, elles se roulent par terre, se griffent les bras et le cou, cris et pleurent à chaudes larmes. Dans un pays comme la Chine où l’on ne montre pas ses émotions, le travail de la pleureuse permet à toutes et à tous de libérer leurs larmes et leur tristesse. Et selon les croyances populaires chinoises, elles portent les esprits des morts en elles. Il arrive donc qu’elles soient recluses de la société et qu’elles ne soient pas les bienvenues dans certains endroits publics.

 

Vacarmes et Charivaris

La Semaine sainte, voient s’instaurer un vacarme qui débute lors de l’Office des Ténèbres pour s’achever le jour de Pâques. En Catalogne, on frappe les stalles et le pavé des églises à grands coups de bâtons. Dans l’Orléanais, les enfants, armés de maillets, heurtent violemment les bancs pour que les fidèles se lèvent, s’asseyent ou s’agenouillent. En Limousin, on enlève la statue de Saint Thomas pour lui administrer une volée de coups de pierres et de bâtons, etc.

Les vacarmes utilisent toutes sortes d’objets, notamment des idiophones en bois (crécelle, claquoir, matraca, etc), succédanés des cloches employés pendant la période des Ténèbres.

Quand aux charivaris, ils utilisent souvent : conque marine, sifflet, bâtons, heurtoirs, crécelles, tambours à friction, tambours, cornes, clochettes, grelots, des poêles, casseroles, arrosoirs, chaudrons, fouets, lessiveuses en zinc, pelles...

Du Moyen-âge du XIVe siècle les sarabandes entendaient mêler les vivants et les morts, sans distinction sociale, comme l’on peut en voir différentes représentations sur les murs des églises et notamment sur le cloître de innocents à Paris.

©Frank Tenaille

Les rites funéraires

Les rites funéraires (ou funérailles) est un ensemble de gestes et de paroles, sinon de danses, qui accompagnent l’agonie puis la mort d’un être humain.

Pratiqués depuis près de 350 000 ans, les rites funéraires sont un élément essentiel des sociétés humaines. Ils sont même un des fondements du passage à une civilisation. Pour autant, la relation à la mort varie en fonction des cultures et connaît des évolutions inattendues en contexte sécularisé.

Les rituels varient selon les époques, les lieux de la planète, les croyances d’une société, les statuts sociaux des défunts, leurs conditions de décès.

Aussi les vestiges archéologiques de la mort nous renseignent sur beaucoup de civilisations quand les vestiges de la vie sont souvent ténus et difficiles à déchiffrer.

La mort et les rites funéraires Amerindiens

Paroles d'artistes - Au Seuil

Concert rituel Au Seuil

QUELQUES RITUELS MORTUAIRES DU MONDE


 

RITES ABORIGENES AUSTRALIEN


Pour les Aborigènes, un être humain est constitué d’éléments spirituels et physiques qui se séparent à la mort. Certains se réincarnent et cela se produit en des lieux sacrés.

Dans le désert de Kimberley, les « esprits enfants » sont réincarnés dans des nourrissons qui reprennent des esprits existants, lorsqu’une femme passe dans un endroit sacré. Chacun de ces esprits devient un totem, associé à un animal ou un végétal.

A la mort, une partie de l’esprit enfant retourne dans son site sacré pour une nouvelle incarnation, une autre dans l’au-delà et enfin un autre encore retourne à la terre. Cette dispersion se fait grâce aux rites.

Le nom du défunt ne doit jamais être prononcé pendant le deuil qui peut s’étendre sur plusieurs mois. Le corps est peint puis laissé à l’écart. Chants et danses accompagnent les funérailles.

Plusieurs mois après, une seconde cérémonie a lieu. Les ossements sont recueillis, nettoyés, peints, puis rangés dans un réceptacle. Chez les aborigènes, le principe de réincarnation dit que chaque individu réactive une mémoire passée.

Un corps n’est jamais enfoui, mais au contraire, mis en hauteur, en haut d’une colline par exemple, pour s’ancrer dans la mémoire collective. Il est un élément de transition entre le passé, le présent et le futur. Le corps du défunt est perçu comme dynamique et non inerte comme en Europe.

Vecteur de souvenirs et de messages destinés aux vivants, le mort est toujours en interaction avec les vivants, dans un lieu sacré auquel il est rattaché, notamment par les rêves. Le rêve tenant une place très importante chez les aborigènes d’Australie.

On trouve aussi en Australie le rite de l’aquamation : le corps est plongé dans un bassin d’eau chaude, de carbonates et d’hydroxydes qui procèdent à sa dissolution. Quand ne restent que les os, ils sont proposés aux familles comme le seraient les cendres après une crémation.

RITUELS DOGONS


Au Mali, chez les Dogons cultivateurs, le rite adopte plusieurs étapes. La première est l’enterrement ou plutôt le dépôt du corps du défunt : on va laver le corps du mort et on le laisse ensuite dans les failles des falaises, qui font office de cimetière à l’air libre. Les Dogons considérant que l'âme du défunt continue d’errer dans la maison.

Quelques mois après, le village organise des funérailles de manière à faire un hommage au défunt. On considère alors que l’âme erre dans le village. Le « dama » intervient plus tard qui est un événement collectif. On l’organise tous les 3 à 5 ans et il concerne toutes les personnes décédées les années précédentes. Pendant trois jours, on appelle alors les âmes à rejoindre celles des ancêtres, tout en portant des masques et en défilant dans le village. Le deuil est alors terminé.

RITUELS NAVAJOS


Il existe de nombreuses tribus amérindiennes fondé sur le principe du totem. Un totem étant un animal, un végétal, voire un objet fabriqué, considéré non seulement comme le parrain du groupe ou de ‘'individu mais comme son père, son patron ou son frère. Ainsi un clan se dit parent de l’ours, de l’araignée ou de l’aigle ».  Mais la plupart des tribus pensent que l’âme erre toujours sur Terre. Il est donc essentiel d’effectuer un bon enterrement pour ne pas attirer les mauvais esprits. Chez les Navajos la mort n’est pas considérée comme source de tristesse mais comme un moment de fête. Elle représente une renaissance. 


RITUELS MALGACHES

A Madagascar, le Famadihana, rite de retournement des morts est particulièrement évocateur à propos du culte porté aux ancêtres : on ouvre les caveaux familiaux pour changer le linceul des morts lors d’une grande cérémonie collective. Lors de ce rituel, le défunt passe du monde des morts à celui des ancêtres. Son corps est exhumé afin d’être recouvert d’un nouveau linceul. Cette cérémonie étant aussi le témoignage, de la part des vivants, d’un refus d’oublier leur défunt sous terre.


RITUELS MEXICAINS


Au Mexique la mort est pensée comme une étape, et ce dès la période préclassique. Le peuple Aztèque venait sur la tombe des défunts pour danser et chanter. On laissait des offrandes afin de subvenir aux besoins des morts dans l’Au-delà. C’est un passage avant la renaissance. El Dia de los Muertos est une coutume qui existe depuis environ 3 500 ans.Au Mexique ce n’est pas l’épisode de la mort ou même l’enterrement qui suscite l’attention, mais le fait que tout le pays vit avec la mort, que cela n’a rien de triste. La mort y est considérée comme un symbole à part entière du pays. Surnommée « Totem national du Mexique », l’écrivain Octavio Paz a écrit à son sujet que « Le Mexicain fréquente la mort, la raille, la brave, dort avec, la fête, c’est l’un de ses amusements favoris et son amour le plus fidèle. Certes, dans cette attitude, il y a peut-être autant de crainte que dans l’attitude des autres hommes ; mais au moins le Mexicain ne se cache pas d’elle, ni ne la cache ; il la contemple face à face avec impatience, dédain ou ironie. »
Lors du décès ils procèdent à un rite initiatique : jeûne total de plusieurs jours dans la méditation et la solitude, durant lequel des visions des vies passées, présentes et futures apparaissent. Les rites visent à éviter que les défunts ne reviennent chez les vivants. C’est pourquoi, lorsqu’une personne décède, elle est isolée des autres membres à l’exception des plus proches et du chaman, qui peuvent faire face aux mauvais esprits. Le corps est ensuite inhumé dans l’intimité : 4 hommes seulement accompagnent le défunt. Puis ils détruisent le matériel utilisé pour enterrer le défunt. Personne ne doit pleurer car cela empêcherait l’esprit de rejoindre l’autre monde. 


RITUELS VIETNAMIENS


Au nord du Vietnam, l’exhumation est un rite qui permet à l’âme du mort de passer dans l’au-delà. Habituellement à l’approche du nouvel an lunaire, cette cérémonie a lieu trois ou quatre ans après l'inhumation du défunt. Les os étant l’abri des âmes et des esprits des défunts, ils doivent être réenterrés dans une tombe appropriée.

RITUELS TIBETAINS 


Dans la tradition tibétaine, le corps du défunt ne peut pas être touché durant trois jours et demi, afin que le processus ne soit pas affecté lorsque la conscience quitte le corps. 49 jours après le décès, le temps pour que le défunt puisse renaître sous une nouvelle forme, les bouddhistes font des rituels tous les sept jours, des prières et des offrandes. Les bouddhistes vont plutôt dans les stupas, lieux de prière et de commémoration. Ils disposent près de l’autel concédé à Bouddha, un autel des ancêtres. Certains gardent même un peu de cendres du défunt. Ils les mélangent à de l’argile qui sert à fabriquer des figurines, qui par la suite sont bénies et consacrées au nom de la personne décédée. De cette façon, elle pourra avoir une bonne renaissance. Pour protéger les enfants ou aider les enfants morts, les bouddhistes invoquent le Bodhisattva japonais Jizô. Il est prié surtout lors de la fête des Morts. Les mères placent des bavoirs rouges et des bonnets sur ces statues, ce qui signifie qu’elles ont perdu un enfant

Au Tibet, le rite funéraire est lié aux éléments. « Les funérailles célestes » sont liées à l’air. « Les funérailles de l’eau » (qui concernent des gens pauvres) sont liées à l’eau. L’enterrement lié à la terre est réservé aux criminels et aux personnes décédées de maladies. Et l’on considère que l’enterrement gêne la réincarnation. La crémation est liée au feu.

Le statut du défunt a beaucoup d’importance. L’on utilise l’embaumement pour les plus hauts dignitaires religieux, la crémation pour les personnalités dont les lamas. Les funérailles célestes sont les plus courantes. Elles se pratiquent sur des rochers sacrés. Le corps est disséqué, les os broyés, le tout est laissé aux vautours. Selon les tibétains, les vautours sont des « dakinis », des sortes d’anges qui opèrent la transition entre le ciel et la terre. Les défunts peuvent donc ainsi rejoindre plus rapidement le royaume des cieux.

Dans la religion bouddhiste, l’âme et le corps sont deux entités bien distinctes. Une fois que l’âme est passée dans le monde des morts, le corps n’est alors plus qu’une coquille vide. Il n’y a donc pas d’outrance, selon les tibétains, à offrir le corps des défunts aux vautours. Et qui y a-t-il de mieux que de participer à la survie d’une espèce vivante lorsque l’on est mort ? Enfin, par cette offrande, les tibétains espèrent enclencher un cercle vertueux en épargnant les petits animaux qui auraient été mangés par ces mêmes vautours s’ils n’avaient pas été nourris.


RITUELS INUITS (ARCTIQUE)


 Vivant dans un paysage glacial et enneigé, les Inuits ne peuvent pas traiter les cadavres de la même façon que nous. Quand un décès survient dans une famille, ils purifier le lieu car pour eux l’esprit ne meurt jamais. Le froid permet de conserver le corps jusqu’à la préparation de sa sépulture. Enveloppé dans une peau de phoque, des objets sont placés autour de lui car ils lui seront utiles dans l’autre monde.

Mais les Inuits ne meurent pas seulement de vieillesse ou de maladies. Quand ils ne peuvent plus réaliser leurs tâches, ils pratiquent souvent un « suicide institutionnel ». Ils vont se laisser mourir à l’extérieur pour ne plus être un poids pour le groupe. Une façon de réguler la population et d’être utile à leur communauté.


RITUELS INDIENS (INDE)


Haridwar et de Vârânasî sont deux villes sacrées, puisque le Gange prend sa source dans la première et termine sa course dans la deuxième. Aussi si l’on se presse à Haridwar pour confesser ses pêchés, espérer une guérison, prier pour une vie meilleure, à Vârânasî on y vient pour terminer sa vie avec l’espoir de mettre fin au cycle infernal des réincarnations et d’atteindre enfin le nirvana. Chaque jour, des milliers de pèlerins viennent mourir sur les bords du Gange où se déroulent les crémations. Ce rituel funéraire ne se résume pas à brûler les corps des défunts près du fleuve sacré, il exige une participation de la famille. Le mort est recouvert d’un linge puis plongé dans l’eau du Gange. Pendant qu’il sèche à l’air libre, un autel fait de bûches est préparé par la famille pour la crémation. C’est alors que le fils aîné, le frère, l’oncle du défunt s’habille de blanc et se rase intégralement en signe de respect. Une fois sec, le corps est déposé délicatement sur le bûcher tandis que le fils fait plusieurs fois le tour du défunt en récitant des mantras. C’est à ce moment-là qu’il faut avoir le cœur bien accroché : avant de mettre le feu à l’autel, il brise le crâne de son parent à l’aide d’une petite hache pour – selon la religion hindouiste – permettre à l’âme de sortir du corps plus facilement et de rejoindre le ciel plus rapidement.


RITUELS JAPONAIS


 Les familles japonaises dépensent beaucoup d’argent pour des obsèques. Cela s’explique par une densité de population donc on manque de place dans les cimetières. On n’enterre pas les corps directement pour ne pas qu’ils pourrissent. Les funérailles se font en plusieurs fois. Juste après la mort, on procède à la veillée funèbre. Les proches appliquent « l’eau du dernier moment », un liquide pour humidifier les lèvres du mort afin qu’il se réincarne. On place aussi de gauche à droite des fleurs, de l’encens,  une bougie. On console le mort pour lui dire de partir et on place entre ses mains un chapelet bouddhiste, le juzu, composé de 108 perles, pour 108 karmas. L'âme du mort renonce aux désirs terrestres pour embrasser la vertu.

Le fils aîné prévient les autorités du décès et organise les obsèques. On lave le corps du défunt, on l’habille, on utilise même parfois la thanatopraxie pour modifier l'allure du corps.

On va ensuite procéder à une crémation, à la suite de laquelle les cendres sont placées dans une urne. On garde cette urne sur un autel consacré dans la maison familiale pendant 49 jours. Enfin, l’on enterre l’urne dans un caveau familial, le haka, au pied d’un monument en pierre.


RUTiELS TORAJAS (INDONESIE)


 Les Torajas habitent les régions montagneuses d’Indonésie. Tant que la cérémonie funéraire n’a pas eu lieu, la personne est considérée comme « malade ». La particularité de l’inhumation est que celle-ci ne s’exécute pas sur la terre ferme mais sur les parois des falaises. Pour cela, des balcons sont constitués et des poupées à l’effigie du défunt sont disposées autour. Chaque famille se retrouve dans le même tombeau et le pillage des sépultures est considéré comme un crime très grave.


RITUEL DE SULAWESI (INDONESIE)


Sur l’île de Sulawesi, pour honorer leurs morts, les familles Torajas les déterrent chaque année à la même date, les nettoient, les recoiffent, les parfument ou leur offrent une cigarette, avant de les remettre dans leur cercueil. Cette pratique étant aussi l’occasion pour les proches de s’assurer une bonne récolte à venir.


RITUEL EN PAPOUASIE NOUVELLE GUINEE


Quand un guerrier de la tribu des Anga meurt, son corps est préparé pour être momifié. On le vide de sa graisse à l’aide de bambous creux, on lui scelle ensuite tous les orifices pour une cuisson optimale, et on fume le tout quelques heures dans un immense feu de joie. Une fois rôti, le cadavre est recouvert d’argile rouge avant d’être placé dans une corbeille en hauteur afin de surveiller l’entrée du village.


RITUEL DE SAGADA (PHILIPPINES)


 Le village de Sagada situé au nord des Philippines est réputé pour ses cercueils suspendus aux falaises environnantes. Un rite funéraire qui viendrait du peuple bo originaire de Chine du sud au cours duquel le corps est enveloppé dans un tissu puis attaché en position assise sur une chaise de bois. On l’enfume avec un mélange d’herbes et de plantes afin d’en limiter l’odeur, et on l’expose à l’entrée de la maison familiale pour que la communauté puisse lui rendre un dernier hommage. Ensuite seulement, le corps est placé en position fœtale dans un cercueil, fabriqué par le défunt lui-même, et hissé en hauteur à flanc de falaise.

RITUEL DE MOINES SOKUSHINBUTSU (JAPON)


 Comme pour toutes les religions, il existe plusieurs courants de bouddhisme. Certains, plus radicaux que d’autres, comme le courant Shingon, ont mis en place un rituel funéraire très spécifique. Ainsi Uune vingtaine de corps de moines bouddhistes ont été retrouvés momifié entre le XIIème et le XXème siècle. Dans le but d’atteindre l’Eveil et de se rapprocher au plus près de Bouddha, les moines devaient en effet s’enterrer vivant dans un tombeau en pierre. Ce processus devait servir, selon eux, à éviter la putréfaction et à transformer les corps en de véritables momies. Mais alors pourquoi n’en a-t-on retrouvé qu’une vingtaine depuis le XIIe siècle ? Parce que, la plupart du temps, l’expérience était un échec et la tombe alors définitivement scellée. Les moines cependant faisaient des efforts. Afin d’assécher leur corps de toute graisse, ils suivaient un régime drastique à base d’herbes, de graines, d’écorces. Lorsqu’ils estimaient que le moment était venu pour eux de s’enfermer dans leur tombeau, un simple tube de bambou était installé pour leur permettre de respirer avec une cloche qu’ils agitaient afin d’indiquer à leurs confrères qu’ils étaient toujours en vie. Dès lors qu’elle ne sonnait plus, les moines Sokushinbutsu fermaient complètement le tombeau … avant de le rouvrir 3 ans plus tard pour voir si le processus a réussi ou non. Dans les (rares) cas où les corps s’étaient momifiés, les défunts étaient vénérés dans des temples, à l’image même des bouddhas. Cette pratique est aujourd’hui interdite au Japon, mais les scientifiques continuent de s’interroger sur l’état de conservation ahurissant des momies. Car, contrairement aux momies égyptiennes, les moines bouddhistes Sokushinbutsu conservaient, eux, tous leurs organes…

©Frank tenaille
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